Tuesday, June 7, 2011

La Grande Epoque-France : Les Droits de L'Homme : 30 ans après en Asie du Sud-Est.


Les Droits de l’Homme : 30 ans après en Asie du Sud-Est

Candice Delabbaye La Grande Époque - France
samedi 26 novembre 2005

Les intervenants du colloque « Droits de l'Homme en Asie du Sud-Est : 30 ans après ». © La Grande Époque 
Texte prononcé par Aung Ko lors du colloque du 21 novembre 2005 intitulé « Les Droits de l’Homme : 30 ans après en Asie du Sud-Est ». Aung Ko est l’acteur principal masculin du film « Rangoon/Beyond Rangoon » de John Boorman, dédié au Prix Nobel de la Paix birman 1991, Daw Aung San Suu Kyi.
La Birmanie, comme vous le savez peut-être, est surnommée le « Pays des mille pagodes et de la douceur de vivre » mais, depuis des années, il est devenu le pays de la dictature militaire et des violations des droits de l’Homme. Il est gouverné au prix de mille mensonges par les bandits-généraux qui n’attendent pas pour tirer.
Alors, comme le personnage « Aung Ko » que j’ai joué sous mon propre nom dans le film de John Boorman « Rangoon - Beyond Rangoon », je le redis encore aujourd’hui : « En Birmanie, tout est illégal ». Or, en Birmanie : « Plus ça change, plus c’est la même chose ». Car, ce sont les princes des ténèbres qui ont été éliminés et tout bonnement remplacés par leurs pareils.
La Birmanie, comme vous le savez peut-être, est surnommée le « Pays des mille pagodes et de la douceur de vivre » mais, depuis des années, il est devenu le pays de la dictature militaire et des violations des droits de l’Homme. Il est gouverné au prix de mille mensonges par les bandits-généraux qui n’attendent pas pour tirer.
Alors, comme le personnage Aung Ko que j’ai joué sous mon propre nom dans le film de John Boorman « Rangoon / Beyond Rangoon », je le redis encore aujourd’hui : « En Birmanie, tout est illégal ». Et en
Birmanie, « Plus ça change, plus c’est la même chose ». Car, ce sont les princes des ténèbres qui ont été éliminés et tout bonnement remplacés par leurs pareils.
Aung San Suu Kyi, 60 ans, fille du héros vénéré de l’Indépendance et fondateur de l’armée birmane, le général Aung San, assassiné en 1947 est dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), et principale opposante politique au pouvoir militaire illégal en Birmanie. Depuis 1988, elle symbolise la résistance à l’oppression. Le prix Nobel de la paix en 1991 mène son combat non-violent pour tout le peuple de Birmanie et est le leader de tous les démocrates birmans. Le 30 mai 2003, elle est de nouveau tombée avec son entourage dans une embuscade, orchestrée par la junte militaire birmane, et elle a échappé belle, comme par miracle, d’une « tentative d’assassinat » par cette « embuscade bien préparée » pendant sa tournée politique sur une route dans le Nord du pays. Elle a été victime d’une violente agression organisée par le régime militaire avec ses miliciens et ensuite arbitrairement arrêtée et détenue incommunicado dans un lieu tenu hautement secret par la dictature birmane. Après cette « attaque préméditée » de son convoi, les autorités militaires, non-élues, antidémocratiques ont déclaré qu’elles avaient placé le Prix Nobel de la Paix en détention, par « mesure de protection » ou « la détention, pour sa propre protection ». La junte n’a donné aucune précision sur l’endroit où se trouvait Madame Aung San Suu Kyi, ni le sort qu’elle lui réservait.
Pendant près de quatre mois de détention isolée dans un lieu hautement secret, le prix Nobel de la paix a subi avec un succès total une opération chirurgicale majeure de trois heures, le vendredi 19 septembre 2003, dans une clinique privée, « Asia Royal Hospital », de Rangoon avec son médecin personnel. Refusant de divulguer la nature de l’opération, le Dr. Tin Myo Win a déclaré à la presse que « son état est stable et qu’elle est 100 % bien ». A l’heure actuelle, elle est toujours assignée à résidence incommunicado : des actes inhumains et injustes de la junte militaire birmane en dépit des multiples exigences, réactions, condamnations et protestations réitérées de la communauté internationale.

« La vie d’une femme d’exception, Madame Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix birman est en jeu. Le sort du peuple de Birmanie s’aggrave encore », FIDH, 2003. Grâce à l’avalanche de protestations internationales, solidarité et soutien dans le monde, les élus du peuple et les démocrates birmans pourront lever leur tête dans leur lutte non-violente pour la démocratie, ce qui est tant voulu et attendu par le peuple birman qui ne se soumet pas à la dictature. Ces jours-ci, la junte militaire non-élue mais arrivée au pouvoir par un coup d’Etat en Birmanie est sévèrement critiquée et condamnée par l’ONU, les Etats-Unis, l’Union européenne, certains pays en Asie, l’Australie, le Japon, etc., et de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’Homme et les instances internationales, dans le monde, à cause de ses actes inhumains et injustes qui accélèrent le pas de violations des libertés des droits humains fondamentaux dans le pays. Malgré tout, le prix Nobel de la paix birman et ses partisans doivent encore vivre comme les prisonniers d’opinion et de conscience dans leur propre pays où la vaste population souffre encore en silence dans les ténèbres sous le règne des princes des ténèbres, et sous le joug écrasant de la dictature.
Je suis profondément touché et honoré de l'intérêt que vous portez à la Birmanie et au combat pro-démocratique non-violent de Daw Aung San Suu Kyi pour la défense des droits de l’Homme dans mon pays. C’est en recueillant des soutiens tels que le vôtre que les démocrates birmans parviendront à construire un meilleur avenir pour tout le peuple qui, comme vous l’avez constaté, souffre toujours en silence, de la même manière que les prisonniers d’opinion et de conscience, face à la tyrannie et à la dictature de la junte militaire des généraux birmans corrompus, et sous leur joug écrasant. « Négocier avec les généraux, c’est comme jouer de la harpe à des buffles », Le Figaro, 2003.
En cette occasion, je veux vous dire merci pour tous ceux qui n’ont pas le droit de le faire dans mon pays, la Birmanie, encore nommée « Myanmar » par les généraux birmans malveillants et violents, antiparlementaires et antidémocratiques, arrivés au pouvoir par un coup d’Etat et par des atteintes massives aux droits de l’Homme. C’est un très grand honneur et privilège pour moi de pouvoir vous remercier ainsi, et je souhaite le faire pour tous ceux qui ne disposent, dans mon pays, ni de la liberté de pensée, ni de la liberté de circulation, ni de celle de pratiquer leur religion ; pour ceux qui n’ont pas accès à la presse libre, qui n’ont pas la liberté de parole, et d’expression, qui ne peuvent ni se réunir, ni former une association.
Créteil, le 21 / 11 /2005.

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